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Le Garf doit retrouver sa dynamique d'avant la crise

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calendarLe 12 janvier 2017
Auteur : Philippe Grandin - Le Quotidien de la formation
L'élection du nouveau bureau national du Garf (Groupement des acteurs et responsables de la formation) aura lieu le 31 janvier prochain.
Le conseil d'administration devrait ainsi entériner la candidature de Sylvain Humeau, responsable Centre d'expertise SynerForm chez Engie, à la présidence du Garf.
Dans cette perspective, le futur président du bureau national définit les priorités de développement du Garf.


Quelles sont vos priorités concernant le développement du Garf ?

Depuis trois ans, en tant que secrétaire général du bureau national du Garf, j'ai eu l'occasion de m'imprégner des priorités de développement de notre structure. J'ai ainsi élaboré une feuille de route qui reprend certaines de ces priorités car, compte tenu du contexte économique, nous rencontrons une baisse d'adhérents depuis cinq ans (environ 500 adhérents contre 700 en 2011). Il s'agit ainsi de retrouver notre dynamique d'avant la crise. Au-delà de ce développement, il est nécessaire de s'interroger sur la valeur ajoutée apportée par notre réseau dans la mesure où celle-ci justifie l'adhésion des responsables formation. L'idée est de conquérir de nouvelles entreprises en tenant compte du fait que le Garf n'est pas encore très connu. En effet, nous sommes surtout connus des initiés et en ce sens, nous avons un travail de communication et de marketing à réaliser pour positionner le Garf beaucoup plus en avant dans l'écosystème français de la formation continue. Nous réfléchissons actuellement à la création, d'abord à Paris, d'un groupe dédié aux acteurs du secteur public. Au regard de la réforme de la formation, les acteurs publics ont besoin de partager entre pairs, au même titre que les entreprises privées, la mise en œuvre de leurs stratégies de formation. A ce titre, nos entreprises adhérentes pourront leur apporter leurs expertises liées à de nombreuses années de pratiques avec les réformes.

Quelle est cette valeur ajoutée apportée aux entreprises adhérentes ?

Nous ne partons pas de rien. Le Garf est constitué d'une vingtaine de groupes régionaux qui se réunissent mensuellement ou tous les deux mois pour des échanges de pratiques et travailler sur des thématiques d'actualité (développement du digital, impacts formation de la loi Travail, internalisation de l'animation des formations métiers, co-développement, management multiculturel, CPF, CPA, optimisation des plans de formation, évaluation des acquis de la formation en situation de travail…). En ce début d'année, par exemple, les groupes travaillent sur la mise en œuvre du décret qualité avec le site Datadock. Rejoindre le Garf permet donc aux professionnels formation-RH de prendre du recul par rapport à leur activité et de rencontrer leurs homologues qui partagent les mêmes problématiques. Notre portail, qui vient d'être totalement revu, invite au partage via un maillage au niveau des groupes. Ses fonctionnalités vont encore être améliorées. Par ailleurs, nous diffusons des études deux fois par an et depuis 2016, nous avons lancé les Garf'Mat, des matinées d'échanges animées par des experts et destinée aux responsables RH et formation. L'une des prochaines matinées sera consacrée à la Fest (formation en situation de travail), une expérimentation portée par la DGEFP et le Copanef (Comité paritaire interprofessionnel national pour l'emploi et la formation). Nous sommes aussi en train de développer un service de veille juridique de manière à ce que les adhérents bénéficient de précisions sur des points juridiques.

Quelles grandes tendances avez-vous identifiées dans les comportements de consommation de formation ?

Aujourd'hui, nous voyons bien qu'il est très difficile pour un salarié de partir plusieurs jours d'affilée en formation (au-delà de deux jours), pour des raisons de mise sous tension des organisations. Résultat, de nombreuses solutions favorisent le distanciel et permettent aux salariés de décomposer les formations en plusieurs modules organisés dans un temps plus restreint. Ces formations présupposent un réel besoin du salarié de se former sinon il n'ira pas jusqu'au bout de la formation (cas typique du Mooc) et soulignent l'importance de l'animation des parcours (de la part du responsable formation ou de l'organisme de formation). C'est une vraie grande tendance. Une autre tendance, liée à la certification, est que les entreprises, inscrites dans l'ingénierie pédagogique, sont en attente des organismes de formation pour développer des cursus certifiants non semblables aux diplômes et titres professionnels sur le plan de la durée. En outre, les entreprises développent par moment des écoles de métiers en interne jusqu'à ce que cela devienne trop lourd à gérer. On observe aujourd'hui un regain de l'internalisation des formations métiers. Par exemple, une entreprise, en s'adressant à un organisme de formation porteur d'une certification, va lui demander de réaliser tels contenus globalement certifiants au sein du parcours alors qu'elle fera intervenir des formateurs internes à tel moment du même parcours.